Comment nous avons amélioré notre Olympique De Marseille En un semaine

Neymar Touches vs. Lyon Pour Luis Martinez, politiste et spécialiste du Maghreb et directeur au Centre de recherches internationales (CERI), l’Algérie a connu depuis l’été 62 des transformations socio-économiques considérables, mais l’indépendance n’a pas rempli toutes ses promesses de lendemains qui chantent. Comme l’a excellemment montré Alain Ehrenberg (4), la popularité des sports réside dans leur capacité à incarner l’idéal des sociétés démocratiques en nous montrant, par le truchement de leurs héros, que « n ’importe qui peut devenir quelqu’un », que les statuts ne s’acquièrent pas dès la naissance mais se conquièrent au cours de l’existence. Dans des sociétés où chacun, individu ou collectivité, est appelé au succès, l’échec et l’infortune ne sont psychologiquement tolérables que si la malignité des autres, l’injustice ou le destin en portent la responsabilité. Si le match de football fascine, ce n’est pas par sa seule capacité mobilisatrice ou par ses ressorts pathétiques mais parce qu’il met à nu, à la façon d’un drame caricatural, l’horizon symbolique majeur de nos sociétés.

Si le match n’est ni un miroir aux alouettes ni une chimère pernicieuse, à quoi rime donc l’engouement qu’il suscite ? Lors de la Copa Libertadores 1964, le Club Atlético Independiente devient le premier club argentin à remporter une compétition continentale. Sans doute est-ce dans cette capacité mobilisatrice et démonstrative des appartenances qu’il faut chercher les raisons de l’extraordinaire popularité de ce sport d’équipe, de contact et de compétition. Mais de telles émotions s’épuisent-elles dans l’opposition à l’autre et dans la participation mimétique à la compétition ? Certainement pas. Le stade est un des rares espaces de débridement des émotions collectives (le « controlled decontrolling of emotion », disait Norbert Elias (3), où il est toléré de proclamer des valeurs dont l’expression est socialement proscrite dans le quotidien (affirmer crûment son aversion pour l’Autre, etc.).

Par sa forme en anneau compartimenté, où s’inscrivent et s’affichent les hiérarchies (des virages aux tribunes), le stade s’offre comme un des rares espaces où, à l’échelle des temps modernes, une société se donne une image sensible certes de son unité, mais aussi des contrastes qui la façonnent. Jonathan Clauss a livré sa première réaction après l’officialisation de son arrivée à l’Olympique de Marseille. Faut-il souligner, au-delà de tels cas ponctuels, le rôle de révélateur, de ciment culturel et symbolique que tint le football dans les classes ouvrières du nord de l’Europe pendant la première moitié de ce siècle ? Cette conception critique et désenchantée ne manque certes pas d’arguments : dans l’Italie fasciste comme dans l’Argentine des colonels, les victoires des équipes nationales ont été utilisées comme moyens de propagande ; combien d’édiles locaux ou de capitaines d’industrie (Achille Lauro à Naples, la dynastie Agnelli à Turin, les Peugeot à Sochaux, Bernard Tapie à Marseille, etc.) ont su jouer de leur rôle – direct ou indirect – à la tête d’un club pour promouvoir leur image ou asseoir leur pouvoir !

Mais, si le match de football est aussi captivant à regarder que « bon à penser », c’est que l’aléatoire, la chance y tiennent une place singulière, en raison de la complexité technique du jeu fondé sur l’utilisation anormale du pied, de la tête et du torse, de la diversité des paramètres à maîtriser pour mener une action victorieuse, et du rôle écrasant de l’arbitre qui doit sanctionner immédiatement des infractions souvent difficiles à percevoir. Si, sur le chemin du but, il faut conjuguer le mérite et la chance, il faut aussi parfois s’aider de la tricherie, le simulacre et la duperie mis en œuvre à bon escient se révélant ici, plus que dans d’autres sports, d’utiles adjuvants. Sur le terrain, chaque poste nécessite la mise en œuvre de qualités spécifiques (la force du « libero » « qui sait se faire respecter », l’endurance des milieux de terrain, « poumons de l’équipe », la finesse des ailiers « dribblant dans un mouchoir de poche », le sens tactique de l’organisation, etc.), si bien que les spectateurs, dans leur diversité, peuvent trouver là une palette contrastée de possibilités identificatoires (on sait que les préférences pour les vedettes se modulent selon un jeu d’affinités complexes qui reflètent peu ou prou les identités sociales).

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